LE COMMUNITY MANAGEMENT EST MORT
Oui, le Community Management est mort. Si jeune, mais déjà bon pour le cimetière. À sa naissance il y a quelques années, il a d’abord été confié à des stagiaires. Sous prétexte que « les réseaux sociaux c’est un truc de jeunes », on leur demandait de s’occuper de « ça » dans les agences ou services de com des entreprises.
Sans trop savoir comment ni pourquoi, mais au moins les directeurs marketing pouvaient-ils claironner dans les dîners en ville que bien entendu, leur entreprise était déjà sur Facebook allons-donc, passez-moi le vin Jean-Claude.
Puis le Community Management est entré dans l’adolescence. Parfois turbulent, comme quand il achetait ses fans dans des pays du tiers monde, mais plus intéressant également. On a vu à ce moment apparaître les premières stratégies de marques, pas encore très assurées mais pleines d’envie.
Et si vite après, la maturité. Un modèle s’est dégagé, copié sur les premiers à avoir vraiment tiré leur épingle du jeu, Oasis, Oreo and co : le REBOND SUR ACTU. Le fameux post Facebook sur les marronniers.
Le rebond sur la Saint Valentin, sur la journée mondiale du compliment (où les marques se lancent des fleurs entre elles), sur la coupe du monde même si on n’a pas acheté les droits mais on s’en fout c’est sur Internet, c’est gratuit.
Résultat : aujourd’hui, nous faisons tous la même chose. Nous avons tous les mêmes calendriers de temps forts, directement édités par les réseaux sociaux. Nous avons tous les mêmes visuels, issus des mêmes banques d’images. Nous avons tous les mêmes mécaniques génératrices d’engagement, à base de « et vous, qu’en pensez-vous ? ». Ou pire, de « taguez un ami qui… ». Nous avons tous les mêmes reportings, se réjouissant de quelques dizaines de likes sur des posts vus par quelques centaines de personnes.
Aujourd’hui, ce que nous faisons ne sert plus à rien.
Des posts vus, likés et aussitôt oubliés. Cela ne sert en rien les marques, leurs produits ou leurs services. Encore moins leurs clients ou prospects. L’engagement est devenu artificiel, servant uniquement à faire joli dans les reporting et à justifier des budgets publicitaires.
À l’exception de quelques marques référentes se comptant sur les doigts d’une main (Oasis et Monoprix hier, Netflix et Burger King aujourd’hui), personne ne tire son épingle du jeu. Le community management comme nous le faisons aujourd’hui est bon pour la retraite.